Menu
Libération

«On souffre parce qu’on travaille à l’encontre de ce que nous sommes»

Article réservé aux abonnés
publié le 14 avril 2013 à 21h36

Ce sont de petits films destinés à nourrir la production d'une chorégraphie. Des personnages s'y expriment sur le sens du mot «travail». Ils ont été tournés à Paris, dans le Val-de-Marne, le Cher, le Pas-de-Calais. Souvent, ces gens se sont retrouvés à travailler dans un domaine bien éloigné de ce qu'ils voulaient faire. «Je voulais être médecin, je suis chaudronnier», dit l'un ; «avocate, je suis devenue chauffeure», explique une autre ; «écrivaine, je suis correctrice», lance la troisième. Et celui-ci : «Je voulais être clown, je suis devenu haut fonctionnaire…»

Dans le film, ils disent aussi quelle partie du corps ils utilisent pour faire leur travail. «C'est 95% la tête et 5% les mains», dit un médecin… Et parlent surtout du sens donné à leur boulot. «Je travaille pour vivre», dit celui-là. «Travailler, c'est subvenir à ses besoins, s'épanouir, ça doit avoir du sens», reprend cet autre salarié. Mises bout à bout, ces phrases racontent à quoi sert le travail proprement dit : «Au chômage, je me sentais comme un bon à rien, l'inactivité c'est pas pour moi» ; «je suis d'une génération où on revendiquait le droit à la paresse, ça a bien changé désormais» ; «même s'il faut ramasser la crotte des chiens, je prends» ; «c'est un moteur, j'en ai besoin, le travail devrait être un droit» ; «c'est un facteur de progrès et d'équilibre individuel, cela apporte l'estime de soi» ;