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Libération
Critique

Quatre saisons d’angoisse sur la vallée de la Fensch

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Des promesses de Hollande au «coup de poignard» d’Ayrault, un documentaire sur la lutte des Florange.
publié le 14 avril 2013 à 21h56

Les promesses politiques ne sont pas faites pour être tenues. Telle pourrait être la leçon du documentaire d'Anne Gintzburger qui a suivi pas à pas la bataille des ouvriers de Florange. Au départ, une promesse donc, balancée dans le feu de la campagne, devant les hauts-fourneaux arrêtés fin 2011 et menacés de fermeture. Le 24 février 2012, François Hollande vante sur le site même une loi sans précédent : «Quand une grande firme ne veut plus d'une unité de production mais ne veut pas non plus la céder, nous en ferions obligation pour que des repreneurs viennent…» Tonnerre d'applaudissements des ouvriers qui se battent pour la vie de leur usine et de leur vallée de 70 000 habitants. Le documentaire part de cet instant-là pour conter un an d'allégresse et de découragement. L'issue est connue mais cela n'enlève rien à la démonstration. La Promesse de Florange se regarde comme une histoire à rebondissements qui voit d'irréductibles Lorrains s'opposer à un magnat de l'acier retors, et obtenir le soutien de la cavalerie politique qui finira par déserter en rase campagne.

Ultimatum. Les Florange sont de bons clients. Un surtout, le héros du doc, Edouard Martin. Rare belle gueule, il a l'envie de se battre chevillée au corps. Sa force tient dans sa détermination et à une bande derrière lui qui a décidé de ne rien lâcher. Au fil des mois, le syndicaliste CFDT gagne en sens politique, met la pression quand l'attente devient suspect