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Libération
EDITORIAL

Vérité

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publié le 14 avril 2013 à 21h56

Ils s’éteignent aujourd’hui. Dans la colère et dans les larmes. Les hauts-fourneaux de Florange ne sont plus désormais que les vestiges d’une glorieuse histoire industrielle, un passé révolu dont Mittal restera à jamais l’ultime fossoyeur. Mais la disparition de ce site n’est pas seulement un drame social et humain. Un voile obscur jeté sur une région. Il illustre des dégâts que peut causer un capitalisme sans scrupules qui fait de l’endettement un outil de sa conquête. Surtout, il porte un coup terrible à la parole politique. Celle des deux derniers présidents de la République.

Car après la promesse non tenue par Nicolas Sarkozy de ne pas fermer Gandrange, François Hollande n’a pas respecté ses engagements à l’égard de Florange. Ceux prononcés le 24 février 2012 en pleine campagne électorale, juché sur une camionnette en haranguant la foule ouvrière. Et sa gestion désastreuse de la crise de novembre dernier, la cacophonie gouvernementale et au final le succès de Mittal ont discrédité un peu plus le pouvoir socialiste. Gandrange hier et Florange aujourd’hui attestent l’idée de discours démagogiques et de politiques impuissants, alors même qu’ils avaient choisi de faire de ces deux sites des emblèmes.

Au lendemain du scandale Cahuzac, la moralisation de la vie politique passe peut-être d'abord par des propos de vérité. Ceux qui consistent parfois à admettre comme Lionel Jospin en son temps que face à un certain capitalisme, «l'Etat ne peut pas tout». Mais sans acter sa