Le bout du tunnel n’apparaît toujours pas dans la crise de la zone euro. Le Sud se sent pris à la gorge par une austérité coûteuse et sans avenir. Le Nord se sent pris en otage : il s’est déjà réformé et refuse de payer plus pour des pays perçus comme tricheurs et menaçant de faire exploser l’euro. La fracture politique entre les deux est profonde.
La France se trouve tiraillée entre les deux. Mais, économiquement, elle dérive du Nord vers le Sud. L’Etat emprunte certes à des taux historiquement bas, mais la crise s’est amplifiée : de financière, elle est aussi devenue politique (cf. affaire Cahuzac) et sociale (chômage), avec la rupture du contrat de confiance entre le peuple et la classe dirigeante, tous partis confondus. Et en dommage collatéral, une perte de légitimité des choix imposés au nom de l’Europe.
Que faire ? Le dernier rapport du Conseil d'analyse économique (CAE) propose de trouver rapidement le sentier, étroit, certes, mais réel, entre la solidarité que demande le Sud et les réformes que réclame le Nord, en s'attaquant à trois chantiers : la régulation bancaire, la gouvernance budgétaire et le marché du travail (1).
Dans ces trois domaines, avec l’euro, les décisions ne peuvent plus être simplement nationales. Pour les banques, seule l’union bancaire permettra de supprimer le risque qu’elles font peser sur les finances publiques nationales. Mais pour fonctionner, cette union devra se doter d’une mission européenne plus affirm