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Libération
Décryptage

La Banque postale prend le pli

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En ciblant des clientèles plus aisées et en multipliant les partenariats avec le privé, l’établissement se différencie de moins en moins. Au risque d’oublier sa mission de service public.
publié le 15 avril 2013 à 23h11

La Banque postale (LBP), «une banque pas comme les autres», comme l'affirmait son ancien slogan ? A voir. Car aujourd'hui, celle qui se dit «banque et citoyenne» - sa nouvelle signature - s'autorise des incursions dans tous les métiers. Au risque de faire passer au second plan ses missions de service public.

La Banque postale vient ainsi de finaliser le rachat d'un établissement spécialisé dans la clientèle fortunée, alors qu'elle revendique déjà 500 000 clients haut de gamme. Dans le même mouvement, elle répugne à sauver le Crédit immobilier de France (CIF), et s'aventure sur d'autres terrains à risque, comme le crédit revolving. Portrait d'«une banque de plus en plus comme les autres», comme la brocarde FO.

LBP drague les riches

LBP vient de formaliser le rachat à son partenaire, le Crédit mutuel Arkéa, de sa part dans la Banque privée européenne (BPE). Avec cette emplette, la Banque postale met la main sur un réseau de 33 agences et 59 000 clients à fort patrimoine. Un deal à près de 130 millions d'euros. Le Crédit mutuel gardera néanmoins la haute main sur le système informatique, qu'il louera à la Banque postale. Un marché qui permettra à LBP d'être «immédiatement réactive», selon elle.

Ce n'est pas la première incursion de la Banque postale dans la gestion de patrimoine… où elle réussit moyennement. Sa précédente association avec une autre société de gestion financière, Oddo, est en train de prendre fin. LBP était allée