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Libération

La relance n’est pas pour maintenant

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publié le 15 avril 2013 à 19h06

Dans un récent ouvrage, l'Etrange Capitulation, le journaliste Laurent Mauduit souligne une spécificité de la présidence Hollande par rapport aux expériences antérieures de la gauche au pouvoir, du Front populaire au gouvernement Jospin de 1997 en passant par la victoire de François Mitterrand en 1981. Les précédents gouvernements de gauche avaient certes renié leurs engagements, mais après avoir mis en œuvre des réformes et politiques de gauche dont les effets durables constituaient au moins un acquis. Rien de cela pour le gouvernement Ayrault qui a mis ses pas dans ceux de Nicolas Sarkozy : retour de la TVA sociale, cadeau de 20 milliards au patronat, cafouillage sur la taxe à 75 %, priorité donnée à la «compétitivité» sur le pouvoir d'achat, pas de renégociation du traité budgétaire européen, faible augmentation du Smic, austérité budgétaire à répétition, un accord national interprofessionnel qui ravit le Medef et divise les syndicats, une loi de séparation bancaire qui remplit d'aise les banquiers, etc. Il faudrait chercher longtemps pour trouver un autre exemple de gouvernement qui s'oppose autant aux attentes de ses électeurs.

Il n’y avait pourtant pas de quoi être totalement surpris. Au cours de sa campagne électorale, François Hollande avait annoncé deux temps pour son mandat : le premier consacré à la «maîtrise des comptes publics» (le retour du déficit budgétaire sous les 3 % du PIB) ; le deuxième, une fois la «croissance retrouvée», pour les «rémunérations