Jean-Paul Bailly, le patron de la Poste, l'avait juré le 29 novembre 2009 devant les députés : «Nous ne proposerons pas de crédit renouvelable afin de ne pas pousser à l'endettement.»Revirement en 2013. Le revolving fait l'objet d'un paragraphe entier dans le futur contrat d'entreprise entre la Poste et l'Etat, que Libération s'est procuré. Ce contrat détaille, pour les quatre ans à venir, les missions de service public. Il sera présenté le 22 avril au conseil d'administration de la Poste. Et que trouve-t-on au chapitre «accessibilité bancaire» ? Un long développement sur le crédit renouvelable, une forme de crédit à la consommation rechargeable. Et les garde-fous dont veut s'entourer la Banque postale (LBP) : «La détection de signaux de visibilité» ou la mise en place d'un «pôle d'accompagnement» des plus fragiles . Des précautions balayées d'un revers de main par Bernard Dupin, administrateur salarié représentant la CGT : «Le revolving est un pousse-au-crime. On en retrouve jusqu'à une vingtaine dans les dossiers de surendettés.»
Si le contrat entre la Poste et l'Etat n'est pas amendé par le Parlement, Dupin, auditionné par le Sénat le 24 avril, en profitera pour dénoncer cette «autorisation en creux du revolving par l'Etat». En 2012, Max Chapoy, de l'UFC-Que choisir, s'est vu présenter la nouvelle formule de LBP. «Evidemment, on regrette qu'ils s'y mettent eux aussi, mais leur revolving, avec un ta