Annoncées ce matin en Conseil des ministres, les prévisions de croissance et de réduction du déficit réactualisées sont remises en cause avant même que le gouvernement ait présenté sa stratégie. Le tout nouveau Haut Conseil des finances publiques et le FMI ont ainsi sérieusement contesté hier un scénario qu’ils jugent bien trop optimiste au regard des lourdes incertitudes pesant sur la conjoncture. Une mise en garde qui risque de compliquer encore un peu plus la tâche du gouvernement, dont le «programme de stabilité» sera débattu au Parlement les 23 et 24 avril, avant d’être envoyé à la Commission européenne le 30.
Alors que Paris mise, comme Bruxelles, sur une progression de 0,1% du PIB en 2013, puis de 1,2% en 2014, avant un retour à une croissance de 2% par an jusqu'en 2017, le Haut Conseil - composé de 11 personnalités indépendantes et adossé à la Cour des comptes - estime dans son premier avis qu'un «léger recul du PIB en 2013 et une croissance sensiblement inférieure à 1,2 % en 2014 ne peuvent être exclus». Simultanément à Washington, le FMI s'est montré pessimiste sur la situation de la France, évoquant dans ses nouvelles prévisions une légère récession, avec un recul de 0,1% du PIB par rapport à 2012. Quant à 2014, la reprise ne serait encore que modeste, selon l'institution de Washington, avec une croissance limitée à 0,9%. «La croissance en France devrait être négative en 2013, ce qui reflète une conjonction de la consolidation budgétaire, de mauvaises performan