C'est la fin d'un feuilleton industriel qui courait depuis plus d'un an : en rejettant les dernières offres de reprise de la raffinerie de Petit-Couronne (Haute-Normandie), la justice semble condamner le site à la fermeture, et ses employés au licenciement. Le panaméen NetOil et le libyen Muezuq Oil n'ont pas convaincu les juges de leur sérieux. Le réaction du délégué CFDT Laurent Patinier, qui espère encore.
Comment réagissez-vous au rejet des dernières offres en lice ?
On est forcément déçus, après vingt mois de bagarre, d'en arriver à cet échec. Nous nous en étions remis à la justice, car nous estimions ne pas être en capacité de privilégier nous-mêmes tel ou tel repreneur. Maintenant, les licenciements vont être prononcés, et on va faire au mieux pour accompagner les salariés. On a déjà pris contact avec les copains d'autres raffineries pour voir s'il y a de la place. La géopolitique, les relations tendues avec l'Iran et le Kazakhstan ont empêché les deux meilleurs dossiers de passer.
Reste tout de même l'espoir d'une reprise du site après la mise en liquidation, comme nous l'a laissé entendre le luxembourgeois GTSA il y a une dizaine de jours. Peut-être aussi les élections iraniennes, en juin, mettront-elles au pouvoir quelqu'un de plus acceptable pour l'Occident, et faciliteront une telle reprise. Sinon, cela va être très dur pour le bassin d'emploi rouennais. La raffinerie est là depuis 1929, elle est la source de nombreux emplois directs et indirects.
Que pensiez-vous des deux dossiers rejetés aujourd'hui par le tribunal ?
Ils ne nous avaient pas parus assez sérieux pour qu'on ne donne pas d'avis favora