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Libération
Récit

Petroplus : chronique d’une mort annoncée

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En rejetant hier les deux dernières offres de reprise, le tribunal de commerce de Rouen a condamné les 470 salariés du site de Petit-Couronne. Retour sur quinze mois d’impuissance de l’Etat.
publié le 16 avril 2013 à 21h56

C'est la fin de quinze mois d'un feuilleton à rebondissements. Et comme souvent en matière de plans sociaux, l'histoire finit mal. Le tribunal de commerce de Rouen, a mis fin, hier, à l'agonie de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime), en rejetant les deux dernières offres de reprise (celles de NetOil et de Murzuq Oil), jugées pas assez solides. Les 470 salariés du site recevront leurs lettres de licenciement dans les prochains jours. Environ 300 d'entre d'eux étaient rassemblés devant le tribunal. Ils ont accueilli la nouvelle dans un silence de mort, entre abattement et colère. Et ont crié, sans y croire, quelques appels à la «nationalisation».

«La responsabilité aujourd'hui est du côté du gouvernement», a lancé Jean-Luc Broutet, de la CGT, tandis qu'un salarié confiait sa «déception phénoménale» envers François Hollande, venu à deux reprises à Petit-Couronne. Les ministres Arnaud Montebourg (Redressement productif) et Michel Sapin (Travail) ont assuré que l'exécutif a «mobilisé tous les moyens possibles» et qu'«aucune poursuite de l'activité n'était envisageable sans un repreneur crédible». C'est vrai. Mais cela n'exonère pas les gouvernements successifs de leurs responsabilités. Car Petroplus, comme Florange, est un nouveau symbole de l'impuissance économique de l'Etat. Et des faux espoirs que les politiques ne peuvent s'empêcher de faire miroiter (lire ci-contre).

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