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Bercy et sa stabilité trop bancale

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Le gouvernement présentait hier sa nouvelle bible budgétaire. Mais le document est d’ores et déjà contesté.
Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, à Dublin, le 12 avril 2013. (Photo Peter Muhly. AFP)
publié le 17 avril 2013 à 22h36

C'est un scénario d'équilibriste à la française. Un ni-ni cherchant à concilier le «sérieux budgétaire» cher au gouvernement sans verser dans une «austérité» qui ne ferait qu'aggraver la situation actuelle, et retarder le retour sur le sentier de la croissance.

Présenté hier en Conseil des ministres dans une nouvelle mouture institutionnelle (lire ci-contre), le programme de stabilité du gouvernement présente les prévisions réactualisées de croissance et de réduction du déficit public d'ici à 2017. Mais avant même son examen à la fin du mois par la Commission européenne, à qui cet épais document de 84 pages est destiné, la trajectoire dessinée par Bercy est contestée. Passage au crible d'un scénario encore susceptible d'être amendé, et qui ne deviendra la nouvelle bible budgétaire française pour les douze prochains mois qu'une fois avalisé par le Conseil des ministres des finances européen (Ecofin), début juillet.

Quel scénario de croissance ?

S'alignant sur les dernières prévisions établies par la Commission européenne en février, Paris avait cru pouvoir se mettre à l'abri des critiques qui lui sont adressées de manière récurrente en raison de son optimisme atavique. Raté. Son programme de stabilité anticipe une croissance atone de 0,1% en 2013, avant 1,2% en 2014 et 2% au-delà, de manière à parvenir à un retour à l'équilibre structurel des comptes - hors effet de la conjoncture - dès 2016. Mais le déficit nomina