Pour Christine Lagarde, ils sont les véritables «héros» de la crise. Qui ? Pas les chefs d'Etats, pas les ministres des Finances, mais les grandes banques centrales et leurs dirigeants. Ainsi en a jugé la directrice générale du FMI lors d'une conférence à Washington, mardi. Depuis le début de la crise, la Fed américaine, la Banque d'Angleterre, la BCE européenne ou encore la Banque du Japon se sont en effet lancées dans des politiques «non conventionnelles», consistant notamment à inonder les banques de liquidités-sous forme de prêts à condition très avantageuses, de rachats massifs d'obligations d'Etat... Des procédés cruciaux, mais pas sans risques. L'économiste Charles Wyplosz revient sur l'action des banques centrales pendant la crise, et sur les singularités d'une BCE encore timide par rapport à ses homologues.
Considérez-vous également que les dirigeants des grandes banques centrales sont les «héros de la crise» ?
Absolument. La crise n’aurait jamais eu lieu si les gouvernements avaient fait leur travail ; et elle serait déjà finie s’ils l’avaient fait depuis. Les banques centrales, elles, ont fait des choses complètement hors-normes, pour la bonne cause. Elles ont toujours été en première ligne.
Toutes sur le même modèle ?
Cela a varié dans le temps. En 2008, la BCE a été la première à fournir des liquidités aux banques. Mais ensuite, alors que la Fed américaine et la Banque d'Angleterre (BdA) réagissaient vigoureusement en baissant leurs taux d'intérêt, la BCE montait le sien – une décision absurde. Une fois que les taux d'intérêt se sont trouvés presque à zéro partout, que faire de plus ? C'est là