Il y a eu les aveux puis la repentance de Jérôme Cahuzac. Auparavant, une enquête a été menée par la justice sur ce qui n’était alors que l’hypothétique compte en Suisse du ministre du Budget. En plus des proches de l’ancien ministre, de ses adversaires politiques, de son épouse qui a lancé une procédure de divorce houleuse, les enquêteurs avaient tenté d’y voir plus clair dans la jungle financière suisse. Au mois de février, les policiers de la Division nationale d’investigations financières et fiscales (Dniff) se sont rendus à Annecy pour rencontrer un banquier français proche de l’UMP et ancien employé de Reyl & Cie, société bancaire genevoise. A-t-il livré des éléments décisifs sur le compte de Cahuzac ? Pour la première fois, Pierre Condamin-Gerbier, rencontré à Genève sur les bords du lac Léman, accepte de s’exprimer et réfute tout complot politique contre Jérôme Cahuzac.
Confirmez-vous avoir été entendu par les enquêteurs dans le cadre de l’affaire Cahuzac ?
Je confirme être une des nombreuses personnes entendues par les services de police. Ils ont pris contact avec moi. Je n’ai évidemment pas décroché mon téléphone. Ils m’ont fait comprendre que, même si je travaillais en Suisse, je restais français et soumis à leur autorité. Ils ont, de plus, laissé entendre que si je refusais, cela pourrait créer un climat de suspicion, et que je pouvais être contraint de répondre à leurs questions par le biais d’une future commission rogatoire internationale. J’ai accepté d’être auditionné de ce fait.
A quelles questions avez-vous répondu ?
Les thèmes abordés étaient généraux, l’entretien fut rapide. A aucun