Que la consommation énergétique mondiale continue à crever les plafonds, on s'y était habitué. Mais que la pollution au CO2 qui lui est associée n'ait pas baissé, malgré les engagements arrachés à Kyoto à la fin du dernier siècle… il y a comme un malaise. Exprimé cette fois non pas par une ONG écologiste, mais par la très officielle Agence internationale de l'énergie (AIE).
Dans un rapport publié mercredi, l'institution déplore que «malgré les nombreux discours des dirigeants mondiaux et le boom des énergies renouvelables au cours de la dernière décennie, l'unité moyenne d'énergie produite aujourd'hui est, grosso modo, toujours aussi sale qu'il y a vingt ans». Principal accusé : le dioxyde de carbone, dont la quantité émise pour satisfaire notre appétit énergétique, rapportée au total d'énergie produite, n'a baissé que de 1%, en moyenne, depuis 1990 ! Et pour cause : le CO2 issu des centrales thermiques à gaz ou au charbon constitue encore près de 60% des émissions planétaires de gaz à effet de serre…
«Cela reflète la domination continue des combustibles fossiles - notamment le charbon - dans le bouquet énergétique et la lenteur de la montée des technologies moins carbonées», constate l'AIE. Surtout que le charbon n'est pas prêt de disparaître. Le World Resources Institute, un think tank américain, recense pas moins de 1 200 projets de construction de nouvelles centrales au charbon dans le monde, sans compter les chantiers en cours. Les