Il y a deux affaires Cahuzac. La première est le mensonge sur le compte suisse, gravissime parce qu'il détruit symboliquement ce qui était la seule force de François Hollande face à Nicolas Sarkozy : moins de proximité avec l'argent fou, fin des cadeaux aux plus riches. Mais il y a aussi un second mensonge : Jérôme Cahuzac incarne le reniement de la gauche sur ses promesses de réforme fiscale ambitieuse. Une gauche qui s'apprête tranquillement à augmenter la TVA sur toute la population au 1er janvier prochain, en plein marasme économique, alors même qu'elle avait exclu toute hausse de cette nature quand elle était dans l'opposition.
Le problème est que ce second mensonge est d’abord l’œuvre de François Hollande, qui n’a fait qu’utiliser Jérôme Cahuzac pour dissimuler son manque de courage et le flou de ses convictions. Avec l’aide bien sûr des quelque 300 députés socialistes, qui ont voté comme un seul homme la hausse de TVA en décembre, six mois après avoir été élus sur un programme rigoureusement contraire. Tout cela pour mettre en place un crédit d’impôt qui est une véritable usine à gaz, et ne fait qu’ajouter une couche de complexité supplémentaire sur un système fiscalo-social qui en compte déjà beaucoup trop. Cela fait réfléchir sur les méfaits du présidentialisme à la française. En privé, les députés, comme les membres des cabinets ministériels, ne se privent pas de dire tout le mal qu’ils pensent de ce prétendu plan de compétitivité. Mais en public personne