Jean-Louis Bianco a remis ce lundi matin au Premier ministre ses recommandations pour réformer le pilotage du rail français et résorber un système lourdement déficitaire générant 1,5 milliard d'euros de déficit annuel (consulter le rapport). Il suggère de mettre en place une nouvelle structure pilotée par l'Etat qui chapeauterait à la fois le réseau (RFF) et son exploitation (SNCF). Un système qui risque de faire grincer quelques dents à Bruxelles où l'on redoute une reconstitution de l'ancien monopole du rail à l'heure où l'Europe se prépare à une libéralisation totale prévue pour 2019. Interview exclusive de Jean-Louis Bianco.
Quel pilote à la tête du système ferroviaire français ? Plutôt celui qui fait rouler les trains (la SNCF) ou plutôt celui qui possède et entretient les voies, les aiguillages (RFF, Réseau ferré de France) ?
Ni l’un, ni l’autre. Le pilote, pour moi, ce doit être l’Etat. Je voudrais revenir à ma mission. Le texte que je viens de remettre s’appelle «recommandations pour réussir la réforme ferroviaire». Ce n’est ni un rapport, ni des conclusions. Ma mission était d’établir un diagnostic partagé et de rapprocher les points de vue. J’ai vu depuis novembre plus de 200 personnes. C’est maintenant au gouvernement de mettre en place la réforme. Dans la mesure où la concertation a déjà eu lieu, le calendrier pourrait être celui-là: un vote en première lecture avant la fin de l’année et une mise en place sur le terrain de la nouvelle organisation du système au premier janvier 2015. Mettre ensemble les 1700 personnes de RFF et les 50 000 qui s’occupent de l’infrastructure à la SNCF peut être assez rapide. J’ai rencontré des gens qui vivent très