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Libération
EDITORIAL

Ambiguïté

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publié le 23 avril 2013 à 22h32

Des certitudes vacillent et le dogme chancelle. La rigueur, cette stricte gestion financière faite de limitation ou de baisse des dépenses publiques et d'augmentation de la fiscalité, n'est plus l'unique perspective des gouvernements occidentaux. Aux Etats-Unis, au FMI, les chantres de l'austérité font désormais profil un peu plus bas. Même José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, estime que cette politique «a atteint ses limites». Un constat imposé par les 19 millions de chômeurs de la zone euro, mais aussi par la colère des peuples et la montée des populismes. Car la rigueur, vécue en Grèce, en Italie, en Espagne ou en France, comme une demande de sacrifices sans cesse renouvelée, n'est pas seulement marquée par des échecs économiques et sociaux. Elle est aussi, à Athènes ou à Rome, la cause d'un profond désordre politique.

A Paris, François Hollande joue sur l’ambiguïté. Niant toute austérité, il prône une stricte rigueur budgétaire, persuadé qu’elle est la seule voie possible, mais laisse - comme son prédécesseur - filer les déficits publics. Et s’il est officiellement en accord avec Berlin, le chef de l’Etat laisse Arnaud Montebourg et quelques ministres fustiger la politique d’austérité imposée par l’Allemagne à l’Europe. Résultat, à l’heure où le dogme se fissure, le cap fixé par le gouvernement français est devenu moins compréhensible. Sans renier le rigorisme de sa gestion, en prenant à témoin les libéraux de Bruxelles et du FMI, il doi