C'est du «sérieux budgétaire».«Cette politique, elle a été fixée. Je n'en changerai pas.» François Hollande ne pouvait pas être plus clair ce 10 avril. Peu importent les quelques ministres qui l'ont exhorté à apporter une «réponse politique» à la crise Cahuzac et à «changer de cap», le chef de l'Etat croit en sa ligne : redresser les comptes publics, «c'est la condition de la crédibilité». Pour emprunter à bas taux sur les marchés. Pour «rassurer» les Allemands. Pour que la France garde sa «capacité», à «changer l'orientation de l'Europe» : «C'est en étant sérieux, insistait-il, que la France sera la mieux placée pour réorienter l'Europe sur la priorité de la croissance.»
Le chef de l'Etat ne changera pas de cap. Ni baisse des salaires, ni coupe dans les pensions de retraites… L'important c'est la «trajectoire» de réduction des déficits et une relance des investissements européens. Et si tous les députés PS ont voté hier en faveur du «programme de stabilité de la France» - feuille de route du gouvernement pour ramener les finances sous la barre des 3 % de déficit en 2014 et à l'équilibre en 2017 -, beaucoup de voix dans la majorité osent prédire que les objectifs ne seront pas tenus et que ce «bal des faux-culs» ne sert qu'à gagner du temps avant un bras de fer avec Berlin. «Je vais voter ce texte parce que je suis sûr qu'il ne sera pas appliqué», a la