Photo Rémy Artiges pour
Libération
Les poules ont des dents. Bowie est revenu de Mars. Le 24 avril 2013, un ouvrier sera élu au conseil de surveillance de Peugeot-Citroën par l'assemblée générale des actionnaires. Les deux premières propositions sont erronées, la dernière est vraie. Aujourd'hui, aux alentours de 11 h 30, Jean-François Kondratiuk, délégué Force ouvrière (FO) de l'usine de Poissy (Yvelines), s'installera dans le siège occupé jusque-là par Ernest-Antoine Seillière. Râblé, claudiquant quand il oublie que sa hanche a été revue et corrigée par les chirurgiens, il ne se laisse pas impressionner par la perspective de s'installer dans le fauteuil de l'ex-patron des patrons, héritier des Wendel, descendant en ligne directe de maîtres de forges. «A 63 ans, dont quarante-trois dans la maison… Qu'est-ce que tu veux que je risque, franchement ?»
Celui qui a franchi les portes de l'usine de Poissy en 1970, à 20 ans, demandera du Perrier, ne mettra pas de cravate, et reversera ses jetons de présence, 40 000 euros tout de même, à des associations. «Tu ne veux quand même pas que je les empoche ? Je n'ai pas le droit de les prendre. Tu me vois me battre pour 10 euros de plus par mois pour les gars de l'usine et me mettre 40 000 euros dans les fouilles ?» Il va quand même accepter un avantage de fonction : la place de parking au 75, avenue de la Grande-Armée, à Paris, où se trouve le siège du groupe Peugeot-Citroën. «Je vais en profiter», s'amus