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Décryptage

La crise appauvrit les plus pauvres, quand les plus riches s’enrichissent

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Le rapport 2013 «Revenus et patrimoine des ménages» de l’Insee pointe un creusement des inégalités.
Des clients dans un supermarché de Besançon, le 1er mars 2013. (Photo Sebastien Bozon. AFP)
publié le 23 avril 2013 à 22h16
(mis à jour le 24 avril 2013 à 11h13)

Chaque année, l’Insee sonde les revenus et le patrimoine des ménages français en mesurant les effets de la conjoncture sur leur évolution. L’édition 2013 revêt une importance particulière, puisqu’elle permet pour la première fois d’apprécier comment la crise initiée en 2008 a affecté le niveau de vie des ménages et aggravé le taux de pauvreté, qui reste cependant sensiblement inférieur à la moyenne européenne.

Quel a été l’impact du choc de 2008 ?

A la fin 2010, le revenu médian (la moitié des Français gagnent plus, l’autre moitié gagne moins), qui constitue le meilleur indicateur du niveau de vie, était de 19 270 euros. Il a baissé de 0,5% par rapport à 2009, année de la «grande récession» au cours de laquelle le niveau de vie a paradoxalement continué de progresser alors que la richesse nationale avait dégringolé de 3,1%, avant de rebondir de 1,7% en 2010.

Ce décalage s'explique par l'extinction en 2010 de mesures de soutien aux catégories les plus fragiles contenues dans le plan de relance Fillon de 2009. «Le système de protection sociale a joué son rôle et a globalement permis d'atténuer le choc, explique Fabrice Lenglart, directeur des statistiques démographiques et sociales de l'Insee, qui a supervisé l'étude. D'où cette quasi-stabilité du niveau de vie deux ans a