La donnée se démocratise à vitesse grand V. Le mouvement «open data», initié par Barack Obama dès 2008, a poussé de nombreuses administrations publiques à rendre au citoyen les informations collectées durant leurs missions. La liste des restaurants répondant aux normes sanitaires, l’inventaire des lieux publics accessibles aux handicapés ou celui des principales sociétés déposant des brevets. La France s’y est mise.
Sur le site Data.gouv.fr, plus de 350 000 fichiers contenant des données publiques, ni personnelles ni confidentielles, sont aujourd’hui librement consultables et réutilisables par tous. Cette nouvelle manne de «data», certains commencent à l’exploiter pour faire du chiffre d’affaires. Eduardo Larrain en fait partie. En 2010, cet entrepreneur lance le site web KelQuartier où chacun peut en savoir plus sur son lieu de vie ou trouver l’endroit idéal où s’installer.
En zoomant sur le VIIIe arrondissement de Marseille, on apprend par exemple que l'âge moyen y est de 45 ans, que le revenu moyen par habitant est de 32 000 euros, que le quartier compte en moyenne 3,7 commerces tous les 100 mètres ou qu'il y tombe 699 mm d'eau par an… Collectées auprès de 400 sources, des administrations publiques pour l'essentiel, les données décrivent près de 40 000 quartiers et petites communes françaises. «Le terrain est propice en France : beaucoup de jeux de données sont encore inexploités. Il y a donc énormément d'espace pour les start-up», observe Eduardo Larrai