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Analyse

Bruxelles donne du mou à Hollande

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Reconnaissant les limites du tout-rigueur, la Commission a assoupli vendredi les objectifs de réductions budgétaires pour plusieurs pays européens.
publié le 3 mai 2013 à 22h36

Et la troisième année, la Commission dit stop… Deux ans après le lancement d'un programme de réduction à marche forcée des déficits publics en Europe, Bruxelles a décidé vendredi, à la surprise générale, d'accorder de nouveaux et importants délais à plusieurs pays européens en difficulté. Dont la France, qui va bénéficier de deux ans de plus (jusqu'en 2015) pour atteindre les 3% de déficit rapporté au PIB, contre un an espéré il y a à peine quelques semaines. La Commission européenne a également confirmé un délai supplémentaire de deux ans pour l'Espagne (jusqu'en 2016), et envisage un an de plus pour plusieurs autres Etats, dont les Pays-Bas. Bref, les froids - et très stricts - programmes de retour à l'équilibre budgétaire envoyés à Bruxelles au lendemain de la crise, afin de rassurer les marchés, ne constituent plus qu'un lointain souvenir. «Entre la réduction des déficits et le soutien à la croissance, c'est [le dernier point] qui l'emporte et c'est fondamental», s'est félicité le ministre français de l'Economie, Pierre Moscovici, considérant même que «ce sont les thèses françaises qui ont été entendues».

Récession. Une occasion pour le gouvernement français de tirer la couverture à lui. Mais qui a aussi ses limites. Car de fait, ce sont avant tout les piètres résultats de l'économie européenne en général, et de certains pays en particulier, qui ont conduit Bruxelles à lâcher du lest. La Commission a ainsi révisé à l