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Libération
EDITORIAL

Autre voie

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publié le 6 mai 2013 à 22h31

Un an tout juste après avoir pris ses fonctions, François Hollande a bien dû se rendre à l'évidence : il ne suffit pas d'accoler l'expression «redressement productif» au mot ministère pour que, d'un coup d'un seul, les usines se redressent fièrement sur le sol de l'Hexagone. Rythmés par les défaillances des ArcelorMittal, PSA, Renault et autre Petroplus, les douze mois qui viennent de s'écouler ont montré que le mal, en la matière, était profond. Pour la seule année 2012, des dizaines de sites ont mis la clé sous la porte et des dizaines de milliers de postes ont été supprimés en France. Sous-investissement, manque de compétitivité, absence de visibilité, perte de confiance… tout a été dit sur ce drame industriel et humain dont on ne voit pas la fin. «Si l'Etat ne peut pas tout, il ne doit pas donner l'impression qu'il ne peut rien», a dit un jour Jean-Marc Ayrault. Peut-il quelque chose ? Il veut essayer une autre voie en tout cas. Et vendre des parts dans des entreprises publiques pour financer un réseau de PME laissé à l'abandon comparé à celui de l'Allemagne. Pourquoi pas ! Prenons un exemple au hasard : 8% d'EDF, c'est 2,6 milliards d'euros. L'entreprise s'en portera-t-elle plus mal si la part publique passe de 84% à 76% ? Pas vraiment. Encore faut-il que l'Etat, dont la politique industrielle n'a pas fait ses preuves ces dernières années, mette au point une vraie stratégie d'investissement pour les 3 milliards ainsi récupérés. Et explique au passage à quoi ser