Les temps ont beau être rudes en Europe, le poids de l’économie parallèle ne s’envole pas. Au contraire, cette «shadow economy» pourrait même tomber à son plus bas niveau depuis dix ans, selon une étude publiée hier par le groupe de cartes de crédit Visa.
Les calculs réalisés par l’économiste autrichien Friedrich Schneider, professeur à l’université de Linz, chiffrent à 18,4% du PIB le poids de l’économie au noir dans les 27 pays de l’Union européenne, contre 22,3% en 2003 et 19,8% en 2009. Cela tient, selon lui, au fait que dans la majorité de ces Etats, les conditions économiques ne sont plus aussi dramatiques qu’au pic de la crise de 2008. Mais c’est aussi le signe que les mesures de lutte contre la fraude prises par les Etats commencent à porter leurs fruits. En valeur absolue, le travail au noir et les transactions légales, mais non déclarées, ont représenté 2 175 milliards d’euros en 2012.
En France, les auteurs de l’étude, qui basent leurs calculs à la fois sur des données macroéconomiques et sur des projections statistiques, estiment que l’économie informelle équivalait à 10,8% du PIB en 2012 (soit 219 milliards d’euros). Ils prévoient une baisse pour 2013 à 9,9% du PIB, contre encore 14,7% de revenus provenant du «black» il y a dix ans.
Les sommes générées par l’économie parallèle des cinq premières puissances de l’Union (Allemagne, France, Italie, Espagne, et Royaume-Uni) comptent pour les deux tiers du total européen. Mais rapporté à la taille de l’économie nationale