La Commission européenne prévoit désormais une contraction, de -0,4%, des économies de la zone euro en 2013. Cette révision à la baisse des prévisions vient conforter tous ceux qui estiment que les mesures radicales de réduction des déficits, mises en œuvre dans plusieurs pays, ont eu un effet délétère sur l’activité économique.
Semblant adopter une telle vision, le retour à l’équilibre des finances publiques de la plupart des pays de la zone euro pourra donc attendre deux ans de plus que prévu.
Si c’était contre la Commission et non contre ses propres démons que la France était en guerre, on pourrait dire qu’elle a obtenu, comme d’autres pays, deux ans de répit. Ce changement de doctrine de la part de Bruxelles s’inscrit dans le contexte d’un débat d’idées vif, au sein des économistes, sur l’impact des déficits et de la dette.
Depuis plusieurs mois s’opère une grande entreprise de réhabilitation du «multiplicateur». Ce concept central des théories keynésiennes représente l’effet d’entraînement, sur l’économie, d’une dépense publique : si les revenus ainsi transférés aux ménages ou aux entreprises sont réinjectés dans l’économie, alors la dépense peut générer une hausse de l’activité supérieure à la dépense elle-même.
Ceci vaut lorsque le fameux «multiplicateur» est supérieur à 1. En revanche, si la dépense publique se traduit par une hausse de l’épargne ou des importations, il sera inférieur ; pour certains économistes, l’effet d’éviction de la dépense publique sur la consommat