L'Etat actionnaire s'apprête-t-il à changer de stratégie ? Invité dimanche soir sur le plateau de TF1, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a lâché une petite phrase qui a enflammé les esprits : «Nous envisageons, dans un certain nombre d'entreprises publiques où le taux de participation de l'Etat en tant qu'actionnaire est très important, [de pouvoir] en dégager une partie pour financer l'investissement.» Et non pas «pour boucher les trous du budget». Mais attention, «ce n'est pas le retour des privatisations», a déminé dès le lendemain sur iTélé le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici.
Bref, pas question de fâcher l’aile gauche de la majorité. D’autant plus que la démarche se veut pragmatique. En ces temps de disette budgétaire, il s’agit simplement d’alléger un peu la part de l’Etat dans quelques mastodontes pour injecter de l’argent dans l’économie (par exemple en soutenant les PME). Et, accessoirement, redonner espoir aux Français, déprimés par la crise économique.
L’état va-t-il se désengager des grandes entreprises ?
Pas du tout, assure-t-on de concert à Matignon et à Bercy. La nouvelle doctrine sera dévoilée d'ici l'automne. Mais ce sera «une gestion fine du capital de l'Etat, en conservant son rôle d'Etat stratège», a déclaré Pierre Moscovici. «L'objectif est de dégager des ressources tout en conservant des niveaux de participation qu'on estime adéquats, pour que l'Etat conserve son in