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Libération

La Chine s’est brûlé les ailes en trois ans

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Comme bien d’autres, Suntech, premier constructeur mondial de panneaux solaires, est en faillite.
publié le 10 mai 2013 à 0h26

«Regardez, c'est l'avenir !» lançait voilà deux ans avec fierté un responsable du groupe chinois Suntech, alors leader mondial de l'industrie solaire, en nous présentant la façade futuriste du siège de la multinationale à Wuxi, ingénieusement recouverte de panneaux photovoltaïques (Libération du 14 février 2011). En mars dernier, le géant aux 10 000 salariés, qui avait écrasé ses concurrents occidentaux, a pourtant été déclaré en faillite. Suntech laisse une ardoise d'un milliard d'euros aux banques d'Etat chinoises. Il doit aussi 416 millions d'euros à ses actionnaires chinois et américains.

La chute spectaculaire du champion Suntech a été précédée ces derniers mois par la faillite silencieuse de dizaines d'autres fabricants de panneaux de moindre envergure. Et ce n'est qu'un début. «Un véritable hiver polaire est en train de s'abattre sur toute l'industrie chinoise du solaire», constate He Weida, un économiste de l'université de technologie de Pékin.

Subventions. Les mesures antidumping proposées mercredi par la Commission européenne pour renchérir les importations de panneaux solaires chinois (lire ci-contre), qui font suite à celles prises par les Etats-Unis, accentuent la débâcle d'une industrie minée par les surcapacités qu'elle a elle-même créées. Presque entièrement tournés vers l'exportation, les fabricants chinois avaient conquis en quelques années 80% du marché mondial des panneaux solaires. Outre la r