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extension du domaine de l'éco

Angoisses à revendre

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EcoFuturdossier
publié le 12 mai 2013 à 19h06

Alerte parano : en ce début de troisième millénaire, un grand frère invisible nous regarde de ses mille yeux numériques et biométriques, infaillible et tout puissant. Caméras, capteurs, détecteurs, senseurs, drones et autres systèmes robotisés prospèrent sur la peur panique du terrorisme qui a gagné la forteresse Occident depuis les attentats du 11 Septembre.

Avec Al-Qaeda et ses multiples avatars disséminés des marches de l’Afghanistan jusqu’au Nord-Mali, la guerre éternelle s’est invitée chez nous, asymétrique, high-tech et moyenâgeuse à la fois. Sur un autre front de la mondialisation, la guerre économique monte aussi inexorablement en puissance avec ses attaques de hackers et son cyberespionnage industriel qui fait trembler multinationales et PME… Bref, la paix est devenue une notion toute relative dont les Etats développés cherchent désespérément à préserver l’illusion à coup de contre-mesures sécuritaires. Cette peur aveugle qui s’infiltre dans les rues, le métro, les aéroports, partout à l’écran, jusque dans nos têtes et dans les urnes, ne fait pas que des inquiets, des malheureux, et des terrorisés. La peur est aussi un business, un vrai, une affaire qui roule. Le marché mondial de la sécurité dite «intérieure» a explosé ces dernières années pour atteindre 150, bientôt 200 milliards de dollars.

Et la java des marchands de canons s’en est bien sûr emparée. On lira ci-contre que les entreprises françaises ne sont pas les dernières dans la danse.

Evidemment, on ne peut pas