Mi-avril, dans un hôtel de luxe parisien. Pendant trois jours, la société française Morpho, spécialiste de la sécurité et de la sûreté, propriété du groupe d’aéronautique et de défense Safran, reçoit en grande pompe ses clients venus des quatre coins de la planète (80 pays au total) : polices, polices aux frontières, polices de la route, banques, opérateurs marchands, services fiscaux… beaucoup de tenues bleues. Objectif : tenter de vendre à ces professionnels de la sécurité les dernières innovations de l’entreprise en matière de solutions d’identification, de détection ou de documents électroniques. L’accès à la conférence est ultraverrouillé et protégé comme un sommet de chefs d’Etat. Mais, pour la première fois, Morpho a convié une poignée de journalistes à participer à son événement.
Objectif, selon Bernard Didier, son directeur adjoint : montrer que l'entreprise «travaille en direction du citoyen et des institutions qui garantissent sa sécurité» et «qu'en France, on a de belles technologies». Bref, une opération de com assumée dans un milieu qui cultive la discrétion de manière atavique, quitte à entretenir une réputation semi-barbouzarde. De fait, face aux géants américains (Lockheed Martin, General Dynamics, Boeing et Northrop Grumman) et européens (Selex et BAE Systems), les français Safran, mais aussi EADS et Thales, tous spécialistes des équipements militaires, veulent faire savoir haut et fort qu'ils comptent parmi les poids lourds mondiaux de la