C'est peut-être ici, à Hartwell House, ce manoir-hôtel niché dans la campagne anglaise, où Louis XVIII et sa cour passèrent cinq ans en exil, que se sera opéré un tournant dans la lutte internationale contre la fraude et l'évasion fiscale. La réunion des grands argentiers du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Canada), qui s'est tenue vendredi et samedi à Aylesbury, aura permis de confirmer un mouvement entamé mi-avril. Le G20 avait alors «exhorté» la communauté internationale à faire de l'échange automatique d'informations dans la lutte contre le secret bancaire «une règle générale».
La semaine dernière, Etats-Unis, Australie et Royaume-Uni annonçaient de concert avoir lancé une vaste enquête fiscale, après la réception de milliers de fichiers informatiques sur des comptes secrets installés dans des paradis fiscaux.
Obsolescence. Ces fichiers seraient d'ailleurs les mêmes que ceux révélés début avril par trente-six médias internationaux - dont le Monde en France - dans le cadre d'une enquête menée conjointement avec l'International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ). Les autorités fiscales américaines, australiennes et britanniques auraient commencé à recevoir ces fichiers à partir de 2009. Mais à l'époque, la lutte contre les paradis fiscaux n'était pas la priorité. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, pour des questions morales, mais aussi, plus prosaïquement, parce qu'il