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Interview

Muhammad Yunus: «Je crois à un monde sans pauvreté»

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EcoFuturdossier
Prix Nobel de la paix et inventeur du microcrédit, l’économiste bangladais donne sa vision du «social business», un «nouveau capitalisme».
publié le 12 mai 2013 à 19h06
(mis à jour le 15 mai 2013 à 10h21)

Invité d’honneur du premier Forum européen de l’économie sociale à Wiesbaden (Allemagne), Muhammad Yunus, fondateur du microcrédit et prix Nobel de la paix en 2006, s’est félicité de voir l’entrepreneuriat social se développer dans le monde.

A 73 ans, celui que l’on surnomme «le banquier des pauvres» continue inlassablement à promouvoir un modèle de «social business» plus durable pour répondre à la crise.

Un «nouveau capitalisme», plus raisonnable, est-il possible selon vous ?

C’est une question de sémantique. Je pense que le capitalisme a été interprété d’une mauvaise manière. La version actuelle transforme les êtres humains en robots. Le capitalisme peut être une solution si l’on crée simultanément des entreprises qui génèrent des richesses et d’autres pour résoudre les problèmes contemporains. Nous vivons dans une définition trop restrictive du capitalisme, celle qui consiste à faire des profits. C’est une question de choix. Une autre option doit nous permettre de sortir les personnes de la pauvreté dans ce qui serait, selon moi, un «nouveau capitalisme».

Vous expliquez lors de vos conférences que le social business peut-être une alternative crédible à la crise et au chômage. De quelle manière ?

Le chômage des jeunes est une question importante en Europe. Ce n’est plus acceptable. Ils ne sont pas plus mauvais ni moins compétents que les générations précédentes. Ils sont simplement victimes d’un vieux système qui les empêche d’exprimer leur créativité. Comme s’ils étaient punis. Il est temps de rejeter ce système et de proposer des alternatives.

Si je ne peux pas aider des millions de personnes à sortir du chômage, je peux déjà essayer de résoudre le problème d’une ou de cinq personnes. T