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Libération
Récit

Sanofi mis au pas pour ses abus antigénériques

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Le labo devra payer une amende pour avoir dénigré la copie d’un de ses produits. D’autres litiges sont examinés par l’Autorité de la concurrence.
publié le 14 mai 2013 à 21h46

Génériques contre «vrais» médicaments. La guerre est montée d’un cran entre les «génériqueurs» et les laboratoires dont ils copient les molécules tombées dans le domaine public. Grâce à l’Autorité de la concurrence, les copieurs ont marqué un point. Cette année, le gendarme a dans son viseur les entraves mises au développement des médicaments génériques. Et il a descendu hier sa première cible : le géant français du médicament Sanofi. Son forfait ? Avoir dénigré un médicament générique concurrent du Plavix, son produit phare.

«C'est une première européenne qu'un laboratoire soit condamné pour ce motif», s'est réjoui hier Bruno Lasserre, le patron de l'autorité. Il est certain que «cette décision va vraiment faire réfléchir. Cela va être regardé de près à Washington et à Bruxelles». Effectivement, l'Europe s'apprête à sévir contre les laboratoires qui retardent l'arrivée des génériques. Le français Servier, le suisse Novartis, d'autres encore sont dans le collimateur. Leur technique : convaincre les génériqueurs de différer la mise sur le marché de leurs copies, moyennant une grosse indemnisation. Aux Etats-Unis, quarante accords de ce type auraient été conclus l'an dernier.

Géant. Le cas Sanofi, en France, est plus classique. Son Plavix, bien connu des cardiologues et des généralistes, est largement prescrit pour fluidifier le sang. C'est le quatrième médicament le plus vendu au monde. En 2008, il a représenté 16 % du chi