Qu'est-ce qui différencie un banquier classique d'un banquier sur smartphone et tablette à BNP Paribas? Le premier porte une cravate et reçoit les journalistes dans le très chic IIe arrondissement de Paris. Le second met un polo sous sa veste et s'encanaille dans une ancienne usine désaffectée du populaire Xe arrondissement. Hier, c'est dans cette ambiance que François Villeroy de Galhau, directeur général délégué - qui, pour l'occasion, s'est présenté en omettant sa particule -, a annoncé le lancement d'une banque en ligne, pour particuliers qui porte un nom sympa : Hello Bank.
Mais, derrière l'apparence décontractée, l'objectif est bien financier : un client sur Internet coûte beaucoup moins cher qu'un client d'agence. Ainsi, avec 900 conseillers, Hello Bank veut séduire d'ici cinq ans 1,4 million de clients dans quatre pays européens où BNP Paribas est déjà implantée : l'Allemagne, la Belgique, la France et l'Italie. Ce qui représente un conseiller pour 1 555 clients (alors qu'une agence bancaire en France compte, en moyenne, 1 920 clients). Pour convaincre les particuliers de changer leurs habitudes et d'abandonner leur agence en dur, la banque proposera la gratuité des comptes et de la carte bancaire, un taux d'épargne présenté comme «attractif» ainsi que la même gamme de produits que dans les réseaux physiques (crédit immobilier ou à la consommation, assurances). Chaque pays aura sa particularité : les clients belges pourront disposer d'un