Un vrai miracle : la politique budgétaire américaine, qu’on croyait ensablée dans les tranchées du Congrès, tient maintenant du prodige. Le déficit public va fondre de 7% du PIB en 2012 à 4% cette année, et à 2,1% en 2015.
En trois mois, depuis ses prévisions de février, le Congressional Budget Office (CBO), qui fait autorité aux Etats-Unis, a découvert plus de 200 milliards de dollars (155 milliards d'euros) de recettes supplémentaires qui viendront, comme par magie, renflouer les caisses de l'Etat cette année.
Comment expliquer cette embellie ?
Certainement pas par une politique avisée, en tout cas. Le plus injuste, vu d’Europe, dans cette soudaine décompression budgétaire, est qu’elle se produit alors que Barack Obama et les républicains ne réussissent toujours pas à s’entendre ne serait-ce que sur un budget pour l’an prochain ou sur le plafond de la dette (qui sera malgré tout de nouveau atteint ce week-end et devra être encore renégocié à la hausse d’ici à l’automne).
Pour 2013, les deux raisons principales de l'embellie budgétaire sont des rentrées fiscales accrues (du fait de la reprise et des relèvements de taux entrés en vigueur cette année), mais aussi des remboursements versés par Fannie Mae et Freddie Mac. Les deux organismes d'aide au crédit hypothécaire, qui avaient dû être renfloués par l'Etat au cœur de la crise de 2008, profitent aujourd'hui de la reprise du marché immobilie