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Billet

Le rêve allemand de François Hollande

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(Dessin Alain Brillon)
publié le 17 mai 2013 à 11h49

François Hollande connaît-il l'Allemagne ? Non pas les résultats économiques du cousin germain mais la réalité d'une société dans laquelle les inégalités se creusent et qui se précarise ? «Pendant dix ans, les Allemands ont fait des choix. On peut les contester, mais aujourd'hui, ils sont compétitifs», a affirmé le président français mercredi, à Bruxelles.

Comme son prédécesseur, lorsqu’il se penche de l’autre côté du Rhin, François Hollande est myope. Certes, les Allemands traversent mieux la crise que nous. Le taux de chômage de nos voisins est bas et leur balance commerciale excédentaire. Mais la société allemande ne se porte pas aussi bien que ses résultats économiques. Entre 2000 et 2005, les réformes du chancelier social-démocrate Gerhard Schröder — poursuivies depuis par Angela Merkel et sa coalition conservatrice et libérale — ont creusé les écarts de revenus et ancré la précarité dans une économie où de (très rares) secteurs disposent d’un salaire minimum.

La pauvreté des enfants en hausse

Autre réalité : la pauvreté des enfants. Un gamin allemand sur sept vit de minima sociaux. Au moins 1,2 million d’entre eux ne disposent pas d’un repas chaud tous les jours ou d’une seconde paire de chaussures. Selon l’Unicef, ce chiffre a plus que doublé en vingt-cinq ans.

Alors oui, selon de nouvelles données de l’OCDE, l’Allemagne résiste mieux que la France à l’accroissement des inégalités prov