Menu
Libération
Analyse

A Tokyo la potion magique d’Abenomics

Article réservé aux abonnés
La politique inflationniste du Premier ministre, Shinzo Abe, porte déjà ses fruits.
publié le 19 mai 2013 à 19h36

Quand il est revenu au pouvoir en décembre, Shinzo Abe a dégainé «trois flèches» selon sa propre expression. Et depuis, la formule «Abenomics» est sur toutes les lèvres pour désigner le plan de relance massif et volontariste lancé par le Premier ministre conservateur japonais. L'archipel semble sortir d'une longue léthargie, car la croissance s'est accélérée au premier trimestre, avec une progression de 0,9%, inespérée il y a encore six mois.

Liquidités. L'Abenomics a trois ambitions. La première flèche cible un assouplissement monétaire en rupture avec le passé. Pour tordre le cou à une spirale déflationniste qui mine la consommation et les investissements des entreprises depuis quinze ans, Abe a fixé un objectif de 2% d'inflation à atteindre d'ici à 2014, bousculant le dogme de l'indépendance de la Banque du Japon. Celle-ci a dû mettre en place cette politique offensive, soutenue par Kuroda Haruhiko, le nouveau gouverneur très favorable à la relance. Dans le même temps, elle va injecter des liquidités dans le système financier pour doubler sa base monétaire.

La deuxième flèche d'Abe vise la relance budgétaire. En janvier, il a fait adopter des «mesures d'urgence» pour un montant colossal de 60 milliards d'euros, dont la moitié provient des caisses de l'Etat. De quoi doper l'activité dans le secteur des travaux publics, pour la rénovation des infrastructures nippones et la reconstruction du Nord-Est après le tsunami du 1