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Analyse

A Washington des dollars à la tonne

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La relance par l’injection de liquidités a primé sur les efforts budgétaires.
publié le 19 mai 2013 à 19h36

D

es milliers de milliards injectés par la banque centrale et une gestion budgétaire longtemps prodigue : le «secret» de la reprise américaine actuelle est plus politique qu’on aime l’imaginer au pays du «libre marché». Depuis 2008, la Réserve fédérale a non seulement écrasé son taux directeur (descendu de plus de 5% en 2007 à 0,5%) mais aussi pompé 3 000 milliards de dollars (près de 2 300 milliards d’euros) pour huiler le système financier américain.

Schiste. Aujourd'hui encore, la Fed continue d'acheter obligations d'Etat et titres hypothécaires pour un montant de 85 milliards de dollars par mois. «La politique monétaire américaine est beaucoup plus agressive, et la politique budgétaire beaucoup moins sévère qu'en Europe, compare Julia Coronado, analyste à BNP Paribas. Une autre raison de la divergence entre Etats-Unis et Europe est que les banques américaines se sont désendettées plus tôt : en Europe, le processus ne fait que commencer, ce qui freine encore le crédit.»

Quelques facteurs structurels expliquent aussi lareprise américaine : la flexibilité du marché du travail (les entreprises hésitent moins à embaucher, sachant qu’elles peuvent se débarrasser de leurs salariés du jour au lendemain, si besoin) et l’accès au gaz et au pétrole de schiste, qui tempère les prix de l’énergie. Vu d’Europe, le redémarrage peut sembler impressionnant : 2,5% de croissance au premier trimestre, plus de 200 000 emplois créés en moyen