Faux étiquetage, trafic sur l’origine, ajouts de sirop de sucre: environ 10% du miel contrôlé et commercialisé en France est frauduleux, selon le Centre d’études techniques apicoles de Moselle (Cetam), seul laboratoire français indépendant de contrôle du miel.
«La grande majorité des miels concernés sont les produits très bon marché vendus en grandes surfaces. Jusqu'à 10% des échantillons qui nous sont envoyés chaque année pour analyses sont douteux», déclare Paul Schweitzer, directeur du Cetam et spécialiste des pollens.
A l'origine de la fraude, du miel importé de Chine, mais aussi d'Europe de l'Est, ré-étiqueté entre autres «origine France», à son entrée sur le territoire. «Les miels qui ont subi des adultérations et de qualité douteuse viennent essentiellement d'Asie, de Chine en particulier. Le phénomène concerne aussi les miels d'acacia de Hongrie, Bulgarie, Roumanie ou encore de Pologne», précise le porte-parole de l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf), Henri Clément.
Avec 300.000 tonnes produites par an, la Chine est aujourd’hui le premier producteur de miel au monde.
Selon l’Unaf, la hausse des importations de miel, encouragée par une baisse forcée de la production hexagonale, en grande partie due à l’utilisation d’insecticides entraînant la mort de plus de 300.000 colonies d’abeilles par an, favorise la fraude.
«En quinze ans, la production de miel en France a été divisée par deux, notamment à cause des pesticides, tandis que les impor