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Enquête

Croissance : Japon et Etats-Unis s’éveillent, l’UE s’enlise

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Chômage record, récession… alors que la crise persiste dans la zone euro, d’autres pays ont choisi avec succès de reporter la baisse des déficits publics.
Soutenus par des politiques monétaires accommodantes, les économies japonaise et américaine montrent des signes de redémarrage. (Photo Toshifumi Kitamura. AFP)
publié le 21 mai 2013 à 15h49

Et si le Vieux Continent arrêtait de penser vieux ? S’il arrêtait de chasser les fantômes rigoristes qui viennent hanter ses finances publiques ? S’il mettait enfin ses deux armes, monétaire et budgétaire, au service de la croissance, et donc de l’emploi ? Quitte à s’engager, une fois la machine économique sortie de la dangereuse léthargie au coût social et démocratique périlleux, à s’attaquer à ses déficits budgétaires ? Ce pari, c’est précisément celui lancé outre-Atlantique et au Japon. Et qui est en passe de réussir.

Aux Etats-Unis, la croissance est partie, en rythme annualisé, pour s’établir à 2,5% mais pourrait toucher les 3% selon les analystes. Au Japon, après un premier trimestre surprise (+0,9%), elle parviendrait à se hisser à 3,5%. L’Europe ? Elle s’englue. Quatre des cinq grandes économies de la zone euro devraient être en récession en 2013. La France (-0,1% du PIB), l’Espagne (-1,5%), l’Italie (-1,3%) et les Pays-Bas (-0,8%). Résultat : un chômage record (12,1%) plombe son avenir.

John Maynard Keynes avait prévenu en 1937, quand Roosevelt avait pris le virage désastreux de la rigueur : «Le bon moment pour l'austérité, c'est lors d'un boom, pas lors d'une récession.» Tailler les dépenses publiques dans une économie déprimée déprime encore plus l'économie ; la rigueur doit donc attendre qu'une vraie reprise soit en marche. «L'austérité expansionniste» est une vision maléfique, rappelle le Prix Nobel d'économie Paul Krugman. Qui plaide, avec de pl