Margaret Hodge, présidente de la commission parlementaire britannique des comptes publiques, n'a pas mâché ses mots. «Sournoise», «contraire à l'éthique» : la députée travailliste a violemment critiqué la semaine dernière la société Google, auditionnée sur ses pratiques fiscales. Google, comme Amazon ou Starbucks, est depuis quelques mois l'objet des foudres du gouvernement britannique, car accusée de ne pas payer assez d'impôts sur les sociétés au Royaume-Uni grâce à un grand écart fiscal - et légal - permettant d'enregistrer le chiffre d'affaires dans un autre pays, comme l'Irlande, où le taux d'imposition est moindre, avant de le transférer aux Bermudes.
Lettre. En 2011, Google n'a ainsi payé que 6 millions de livres (7 millions d'euros) d'impôts pour un chiffre d'affaires de plus de 3 milliards de livres. Alors que Londres s'apprête à présider le G8, les 17 et 18 juin en Irlande de Nord, le Premier ministre britannique, David Cameron, et son ministre des Finances, George Osborne, sont résolus à placer la lutte contre «la fraude fiscale et l'évasion fiscale agressive» au cœur des débats. Lundi, Cameron a ainsi envoyé une lettre à dix dépendances et territoires d'outre-mer de la couronne britannique pour les inciter à plus de transparence. «Je respecte votre droit à une juridiction aux taxes réduites. […] Mais des impôts bas ne sont possibles que si ce qui est dû est vraiment payé - et si les règles sont posées et