Il n'a pas fière allure, le «Madoff de l'Essonne». A la barre du tribunal de grande instance d'Evry, ce mercredi, François Gibiot, 60 ans, encaisse en opinant les piques du président du tribunal. En blouson et jean noirs, l'ancien flambeur a l'allure et les manières de «l'homme simple» qu'il dit être redevenu. «Je vois qu'au cours d'un interrogatoire, vous vous êtes qualifié de salopard», glisse le magistrat. «Oui, c'est exact, un salopard», souffle Gibiot, approuvé par des hochements de tête parmi le public, où sont assises plusieurs de ses victimes.
Une dizaine d'entre elles sont présentes, sur les quarante environ qui ont souscrit au placement mirifique de cet ancien directeur d’agence bancaire, installé à son compte à Ris-Orangis. Des personnes aisées : retraités, professions libérales, beaucoup de dentistes. Certains connaissaient Gibiot de longue date; d’autres l’ont contacté sur le conseil de connaissances, alléchés par les rendements de 8 à 10% proposé par le courtier dans le cadre de son placement «Tigre» - pour «titre à garantie de remboursement».
En fait de mât de cocagne, il n’y avait qu’un système frauduleux, dit «pyramide de Ponzi», rendu célèbre par l'Américain Bernard Madoff : les sommes apportées par les entrants financent les intérêts des premiers arrivés. Le bouche-à-oreille assure la publicité du dispositif et l'arrivée de nouveaux déposants, qui entretiennent le système. Sauf que tout est faux, jusqu’aux documents à en-tête prése