Pour Laurent Fabius, il n'y a pas de patron à Bercy. Mais vu de Bercy, c'est à Matignon qu'il n'y a pas de chef. La preuve avec le dossier symbolique des salaires des patrons. En mars, Jean-Marc Ayrault déclarait à l'Assemblée nationale qu'une loi pour «plafonner» les rémunérations des «dirigeants des grandes entreprises privées» serait présentée «dans quelques semaines». Vendredi, Pierre Moscovici a clairement contredit le Premier ministre en annonçant qu'une simple «autorégulation» des patrons suffirait. Après l'épisode de la loi bancaire très soft, considérée par les banquiers eux-mêmes comme «équilibrée», le ministre des Finances se plaît à cultiver son image de représentant des grands patrons au sein du gouvernement.
«J'ai choisi d'agir dans le dialogue, a justifié Moscovici vendredi dans les Echos. Dans cet esprit, j'ai rencontré la semaine dernière la présidente du Medef, Laurence Parisot, et le président de l'Afep [qui regroupe les grandes entreprises, ndlr], Pierre Pringuet, qui se sont engagés à présenter rapidement un renforcement ambitieux de leur code de gouvernance.» Et de préciser : «Notre but est d'éviter de figer des règles dans la loi, quand celles-ci sont amenées à évoluer sans cesse dans un environnement international mouvant. Nous préférons miser sur une "autorégulation exigeante" (sic).»
Transparence. Se rendan