Menu
Libération
Décryptage

«Say on Pay», une manière (très) douce de plafonner le salaire des patrons

Article réservé aux abonnés
Exit la loi qui devait limiter les plus fortes rémunérations, place au «Say on Pay». Ni obligatoire, ni contraignant, le vote des actionnaires pourra-t-il changer la donne ?
Des dirigeants de l'Association française des entreprises privées, dans la cour de l'Elysée le 23 août, à Paris. (Photo Thomas Samson. AFP)
par Paul de Coustin
publié le 24 mai 2013 à 18h43

Il y aura pas de limitation du salaire des grands patrons, mais une «autorégulation exigeante». C'est ainsi que le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici a tenté de justifier, vendredi, l'abandon de la loi promise par le gouvernement pour encadrer les rémunérations des dirigeants du secteur privé. L'alternative mise en avant par l'exécutif est pourtant peu «exigeante», puisqu'elle consiste pour l'essentiel à demander aux syndicats patronaux Medef et Afep de mettre eux-mêmes en place le «Say on Pay», un simple vote des actionnaires sur la rémunération des dirigeants. Une pratique déjà répandue à l'étranger, dont l'impact s'est révélé limité.

Qu’est-ce que le «Say on Pay» ?

Le but du «Say on Pay» («avis sur les rémunérations») est de soumettre à l'assemblée générale des actionnaires le montant et le mode de calcul des rémunérations, fixes et variables, des dirigeants. Le résultat de cette consultation peut être contraignant ou simplement consultatif. En France, le gouvernement recommande pour l'instant la seconde solution. «Il n'y a pas de