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Interview

Hydrocarbures non conventionnels : «Un crime contre l’humanité»

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Sables bitumineux, pétroles et gaz de schiste… Le climatologue James Hansen dénonce l’impact désastreux de leur exploitation.
publié le 26 mai 2013 à 19h06
(mis à jour le 28 mai 2013 à 9h46)

Le climatologue américain James Hansen a été un des premiers, en 1988, à mettre en garde contre l’influence des activités humaines sur le climat, et donc sur la civilisation. A 72 ans, il a quitté en avril la direction de l’Institut Goddard des études spatiales de la Nasa, mais continue à sonner l’alarme. Il vient de passer dans cinq capitales du Vieux Continent pour réveiller nos politiques, à l’heure où l’Union européenne (UE) est tentée de céder aux pressions des industriels et se lancer tête baissée dans l’exploitation des gaz et pétroles de schiste ou importer le brut des sables bitumineux de l’Alberta, à l’ouest du Canada (dénoncé notamment par l’ONG Les Amis de la Terre). Quitte à tenir des propos provocants.

Pourquoi venir en Europe ?

Pour dire combien il est immoral d’exploiter les hydrocarbures non conventionnels comme les sables bitumineux, les gaz et pétroles de schiste ou les hydrates de méthane. Car nous ne pouvons pas prétendre ignorer les conséquences. Les scientifiques ont établi une limite à la quantité de gaz carbonique que nous pouvons émettre dans l’atmosphère, au-delà de laquelle le climat deviendra incontrôlable. Si nous décidons de brûler tous les combustibles fossiles présents dans le sous-sol en se lançant massivement dans ces hydrocarbures, qui émettent environ 25% de carbone de plus par unité d’énergie que le pétrole conventionnel, la situation sera insoluble. Une grande partie de la planète deviendra inhabitable, car en été la «température humide» y atteindra parfois 34 deg