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Interview

«Certaines entreprises se livrent à du racket pur et simple»

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La Médiation inter-entreprises remet aujourd'hui son rapport à Arnaud Montebourg. Son président fait le point sur les motifs les plus fréquents de conflits entre patrons.
publié le 27 mai 2013 à 12h37

Son rôle : calmer le jeu lorsque le ton monte entre deux entreprises, dénoncer les mauvais comportements. Lancée en 2010, la Médiation inter-entreprises (MIE) revendique un millier de dossiers traités et un taux de succès de 80%. Plutôt que de s'affronter en justice, elle propose aux entreprises en conflit de s'asseoir autour d'une table et de régler leur problème à l'amiable. Un point d'observation privilégié des relations parfois très dures entre donneurs d'ordres et sous-traitants, où certaines pratiques s'assimilent à du «racket», selon Pierre Pelouzet, le président de la MIE. Celui-ci, qui remet aujourd'hui son rapport annuel à Arnaud Montebourg, revient sur les principaux motifs de conflits entre entreprises.

Sur quels motifs la Médiation est-elle le plus saisie ?

Sans aucun doute sur les retards de paiement, qui représentent un tiers de nos saisines, et 11 à 12 milliards d’euros de moins dans les caisses des PME. Entre la panne informatique et le retard de courrier, la créativité des donneurs d’ordre en matière d’excuses est infinie. Viennent ensuite les ruptures brutales de contrat, par exemple quand une entreprise demande à une autre de lui fabriquer des moules en promettant une série longue, puis décide d’un coup d’aller produire en Chine. Citons encore les détournements de propriété intellectuelle : je fais un appel d’offre, je prends toutes les bonnes idées qui m’arrivent, puis je les confie à un prestataire – le moins cher possible. Dernier exemple : les contrats ne prenant pas en compte les variations de prix des mat