Mercredi 13 février 2013, un chômeur en fin de droits s’immole par le feu devant son agence Pôle Emploi à Nantes. Le président de la République, François Hollande, a qualifié cet événement de drame personnel. Pourtant, le cas de ce chômeur n’est pas isolé. Si sa souffrance a été publique, bien d’autres souffrent loin du brouhaha médiatique. Des études rigoureuses montrent en effet que le chômage tue.
La perte d’emploi nuit à la santé. En effet, être au chômage ne signifie pas seulement une perte de revenu. C’est aussi la perte d’un monde social au travail, l’atteinte à l’estime de soi, l’impression qu’on n’est plus le maître de sa destinée. Pour autant, ces effets délétères de la perte d’emploi sont-ils suffisamment graves pour mener à la mort ?
Ceux qui perdent leur emploi font face à des revenus plus faibles pas seulement dans l'année qui suit la perte d'emploi mais même dix à vingt ans plus tard. Ces résultats ont été établis par plusieurs études examinant les cas du Danemark, de la Suède, des Etats-Unis et du Royaume-Uni. Par exemple, dix ans après la perte d'un emploi du fait de la fermeture de l'entreprise, un Danois a toujours un revenu inférieur de 7% par rapport à d'autres Danois qui n'ont pas dû faire face à la fermeture de leur entreprise (1). Le chômage mène donc à une perte de revenu importante et durable : dix à vingt ans plus tard, la victime d'une fermeture d'entreprise souffre encore des suites de cet événement.
Du fait de cette perte de revenus et d