L’appel au compromis social. Hier, c’était François Hollande dans une usine Bosch à Rodez. Mardi, c’était Arnaud Montebourg chez Renault à Flins. En deux jours, l’exécutif est venu rendre hommage à deux accords d’entreprises qui préfigurent sa loi sur la sécurisation du marché de l’emploi (ANI, accord national interprofessionnel). Et qui peut se résumer ainsi : tout est bon, aux yeux du gouvernement, pour pérenniser un site industriel. Y compris si cela doit passer par des suppressions d’emplois.
A Rodez, dans cette usine automobile de 1 600 salariés, François Hollande a rendu un vibrant hommage à la culture du compromis : «Je veux saluer le syndicalisme français, celui qui signe des accords et même celui qui ne signe pas mais qui s'assoit à la table et qui cherche de bonne foi la solution.» Un appel du pied à la CGT. Si cette dernière s'est opposée à l'ANI, ici, à Rodez, elle a signé (avec tous les autres syndicats). Contre un investissement de 30 millions d'euros qui pérennise le site pendant cinq ans, Bosch a obtenu de la modération salariale (0,6% de hausse en 2014), un gel d'une partie des RTT placées dans un compte commun, et 112 départs en préretraites, compensés par une vingtaine d'embauches.
Pas question, pour le délégué CGT de l'entreprise, Philippe Rech, de faire un parallèle entre les deux. «Notre accord prévoit l'embauche de jeunes issus de la formation professionnelle, alors que l'ANI va accroître la flexibilité et favoriser les licenciements.»