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Décryptage

Dans la famille du rail, le ministre voudrait la mère et les deux filles

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Au conseil des ministres ce matin, Frédéric Cuvillier a défendu la création d'une entité chapeautant la SNCF, qui fait rouler les trains, et Réseau ferré de France, propriétaire du réseau. Le projet de loi est attendu cet été.
Des voies ferrées à Achres, le 16 juin 2009. (Photo Jean-Michel SICOT pour Libération)
publié le 29 mai 2013 à 12h23
(mis à jour le 29 mai 2013 à 19h47)

La réforme du système ferroviaire était au menu ce matin du Conseil des ministres. En jeu, le nouvel équilibre entre la SNCF qui fait rouler les trains et RFF (Réseau ferré de France), propriétaire du réseau, mais qui confie à la SNCF ses travaux d'extension et d'entretien. Et plus que tout, la question de la gouvernance: qui va-t-on mettre aux manettes ? Le sujet, ultrasensible, est surveillé de près par Bruxelles et par les cheminots. Bruxelles, impatient de libéraliser le rail, voit d'un mauvais œil le retour à une SNCF toute puissante, et milite pour une séparation stricte des deux entités. A l'inverse, les cheminots veulent revenir à la SNCF d'antan. Voici le décor planté.

Ce matin, Frédéric Cuvillier, le ministre des Transports, a présenté le nouveau modèle de gouvernance. Il est bâti sur trois piliers, qui sont une mère et ses deux filles. Toutes trois sont des Epic (Etablissement public industriel et commercial). Au sommet, l'Epic-mère surplombe le système ferroviaire. A son conseil de surveillance, tous les acteurs directement intéressés au sujet: des parlementaires, des émissaires nommés par l’Etat, des cheminots, et, nouveauté, des représentants des régions. La fille aînée est la SNCF réduite à son activité d’opérateur des trains, des TER aux TGV. La cadette est l’actuelle RFF élargie: elle récupère les personnels chargés au