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Libération
Récit

Ryanair, les coups bas du low-cost

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Des stewards contraints de payer leur formation, des pilotes obligés d’acheter leur uniforme, le droit du travail bafoué… les témoignages accablent la compagnie, en procès depuis hier.
Un avion de la compagnie aérienne Ryanair. (Photo AFP)
publié le 30 mai 2013 à 20h26
(mis à jour le 31 mai 2013 à 11h49)

C'est une plongée inédite dans les coulisses du salariat low-cost. Afin de renvoyer Ryanair devant le tribunal pour travail dissimulé (lire ci-contre), la justice française s'est appuyée sur l'enquête des gendarmes de l'Office central de lutte contre le travail illégal. Pendant deux ans, ils ont recueilli documents et témoignages, décortiquant les conditions de travail dans la base marseillaise de la compagnie irlandaise (fermée en 2011, en représailles à l'ouverture de l'enquête).

Souvent, hôtesses et stewards ont postulé après avoir lu une annonce alléchante. «Vivez la vraie vie. Nouveaux amis, fun, et la satisfaction du travail réel», promettait l'une d'elles en 2007. Carlos y a répondu. Il avait 22 ans. «Lorsque je me suis renseigné, a-t-il expliqué aux gendarmes, on m'a informé qu'il fallait que je signe un contrat de trois ans avec Crewlink ou Workforce.» Deux sous-traitants irlandais qui mettaient le personnel à disposition de Ryanair. La pratique, utilisée pour 56 des 127 salariés à l'aéroport de Marseille-Marignane, est interdite pour des postes pérennes - ce qui vaut à la compagnie aérienne d'être poursuivie pour prêt illicite de main-d'œuvre.

«business». Carlos a accepté et a passé un entretien d'embauche à Lisbonne. Puis il a été convoqué à une formation de six semaines. «Il fallait que je verse 500 euros avant le premier jour afin que j'intègre au plus vite la formation.» Elle coût