Bernard Arnault s'est-il comporté comme un vulgaire pirate des affaires en montant frauduleusement dans le capital de Hermès ? Oui, aux yeux du collège de l'Autorité des marchés financiers (AMF) qui a requis vendredi, devant la commission des sanctions du gendarme de la Bourse, une amende de 10 millions d'euros à l'encontre de LVMH, le groupe de luxe dirigé par le milliardaire. Le collège accuse le groupe de luxe de «défaut d'information au marché» et de «dissimulation comptable» lors de sa montée surprise au capital de Hermès fin 2010. Il s'agit de l'amende la plus élevée possible pour ces griefs. La commission des sanctions devrait rendre sa décision d'ici quelques semaines.
Pendant des années, LVMH a détenu sans le dire des produits financiers pouvant de droit être convertis en actions Hermès : des equity linked swaps. Il a construit sa position petit à petit, à partir de 2000, pour finir par révéler, le 26 octobre 2010, qu'il détenait 14% du capital du fabricant de sacs. Or, le règlement de l'AMF prévoit l'obligation de déclarer sa position à partir d'un taux de détention de 5%. Selon le collège de l'AMF, il ressort de l'enquête que «LVMH envisageait une montée au capital de Hermès au moins depuis 2008», et «la préparait au moins depuis juin 2010».
Des accusations rejetées par LVMH qui, pour l'occasion, avait dépêché à l'AMF Pierre Godé, le bras droit de Bernard Arnault. Selon le groupe de luxe, LVMH avait investi dans les e